Croix de la paroisse Charles de Foucauld du Pays de Commercy
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Les différents types de croix
1 - Croix de chemins
Le premier rôle d'une croix est de christianiser un lieu. Les croix de chemins témoignent donc avant tout de l'avancée du christianisme et de la présence de l'Église. C'est ce qui explique qu'un nombre important de menhirs ont été christianisés par l'adjonction d'une croix. On a dit que les autorités religieuses avaient cherché à détruire ces monuments pré-chrétiens; c'est en effet ce que plusieurs conciles ordonnent, mais, le plus souvent, on préféra récupérer ces objets de culte : il suffisait d'en changer la destination.(voir à Sorcy, Côte Châtel) Les carrefours ont toujours fait l'objet d'une attention particulière. Il y a, en effet, un symbolisme de la croisée des chemins, et souvent les carrefours provoquent ce que l'on nomme chez nous une "peur". La croix fait donc office ici de talisman. On implantait parfois des tilleuls, symboles de fidélité.

"menhir de Mécrin"


2 - Croix des Rogations et de processions, de missions
Certaines croix de chemins servaient aussi aux processions, et notamment aux Rogations, fête aujourd'hui bien oubliée mais essentielle en milieu rural. Les Rogations constituaient une fête liturgique s’échelonnant sur trois jours, du lundi au mercredi précédant l’Ascension. Ces Rogations, ou litanies mineures, furent instituées en 469 par saint Mamert (1), évêque de Vienne en Dauphiné. Curé en tête, la procession des paroissiens traversait le terroir de part en part, s’arrêtant aux croix pour bénir les prés et les champs. Chaque journée était consacrée, en principe, à la bénédiction d’un type particulier de culture : prés, champs, vignes ou quelque autre culture secondaire. Le but était évidemment de garantir, par des prières adéquates, la prospérité de la communauté villageoise en immunisant ses diverses productions contre les attaques des forces obscures. C’est pourquoi il importait aux paysans de disposer des croix aux endroits stratégiques, certes au bord des chemins, mais donnant sur les prés et les cultures.  Il y avait cependant beaucoup d'autres occasions de fleurir les croix, car les processions étaient nombreuses.

(1) Un des " saints de glace" en savoir plus

Les croix de mission : elles ont été érigées pour commémorer une manifestation appelée MISSION, destinée à entretenir et stimuler la foi des fidèles dans les villes et villages. Elles étaient prêchées par des prêtres missionnaires qui parcouraient le pays en organisant des cérémonies et des rassemblements importants au cours desquels ils prêchaient d'une façon percutante et imagée. Il arrivait qu'à la fin de cette mission, on élevât une croix souvent en bois. Selon l'encyclopédie d'histoire de la Lorraine, les grandes missions débutèrent vers 1701 sous l'impulsion du duc Léopold puis Stanislas. De 1701 à 1714 : une quinzaine de missions de 2 à 6 semaines furent confiées aux jésuites (Dans la Meurthe et Moselle actuelle) En 1720 une mission à Lunéville. On veut lutter contre le Jansénisme. En 1731, mission de 6 semaines dans le diocèse de Toul dont fait partie le pays de Commercy. Le prédicateur le père Pichon exalte la fréquentation des sacrements. A Verdun en 1734 et 1735 : grandes missions plantation de croix. En 1751 à Stenay, à Saint Mihiel à Verdun. Souvent, les missions sont le corollaire des années jubilaires (voir Sorcy en 1825-1826)
3 - Croix de limites

La croix, comme le menhir avant elle, peut servir de borne. Entrée et sortie des villages sont normalement pourvues d'une croix, mais toutes les limites, religieuses ou profanes, pouvaient être ainsi matérialisées. Les croix limitaient les communes, les seigneuries, les juridictions religieuses

A gauche : croix de limites à Aulnois sous Vertuzey

4 - Croix des villages et des cimetières

Chaque village, on l'a dit, s'ouvre et se ferme par des croix (du moins en terre catholique). Mais les places sont également christianisées, ainsi que les cimetières. 


Troussey, la place.
Nous savons que les cimetières se trouvaient tous, originellement, à proximité immédiate de l'église. Ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle que la nouvelle "morale" de l'hygiène les a rejetés à l'extérieur des bourgs. La croix qui trônait au centre du champ des morts a pu faire le même voyage, ou bien est restée sur place pour devenir une "croix d'église".
Girauvoisin : la croix marque l'emplacement de l'ancienne église

Autrefois dans les villages, le corps du défunt était porté à bras d'homme, de sa maison à l'église, et de l'église au cimetière, celui-ci entourant l'église. Lorsqu'on créa des cimetières hors agglomérations, le trajet pouvait être assez long depuis l'église. On plaçait une dalle de pierre à côté d'une croix, à un endroit judicieusement choisi, pour faire une pose (ou pause). Cette dalle comportait souvent une cupule destinée à recevoir quelques pièces pour les porteurs. Pendant la halte, on récitait le “De Profondis”.

A l'entrée du cimetière, on trouvait l'inscription : “Hodie mihi Cras Tibi” : Aujourd'hui à moi, demain à toi.
Exemples à Boncourt et à Sorcy St Martin

A noter la belle croix du cimetière de Troussey : on y trouve sur le fût tous les instruments de la passion.

5 - Croix des ponts, des sommets, des sources et des fontaines

 
Chaque point important du paysage fait l'objet d'une christianisation.  Les ponts sont des points de passage obligés, et souvent étaient le lieu d'un péage. Une croix pouvait garantir (en théorie) la légitimité de cet impôt. Malheureusement les ponts anciens sont extrêmement rares aujourd'hui : Près de Bar le Duc à Haironville sur la vallée de la Saulx. (à droite)
A noter qu'au temps de Stanislas existait une croix sur le pont entre Commercy et Vignot. Une maquette a été reconstituée à l'office de tourisme

Presque tous les sommets, en revanche, ont conservé une croix. Le rôle de christianisation, de signal ou de rappel est ici évident. Enfin, les sources et les fontaines ont également reçu la marque du christianisme. D'abord parce que l'eau a toujours été sacrée, ensuite pour combattre (et en fait récupérer) les cultes antérieurs (Jévaux, Sorcy St Martin).

6 - Croix mémoriales

Rappelons qu'un grand nombre de croix servent aussi de témoins. C'est ainsi que le lieu d'une mort brutale ou au contraire d'un coup de chance, font l'objet d'une érection de croix.


Lérouville Croix Roussel de 1687

croix de peste à Void

Dans le même registre citons les croix de peste qui rappellent (et conjurent) une épidémie, ou les croix de pèlerinage, qui le plus souvent ne marquent pas une étape sur un trajet, mais rappellent le pèlerinage du donateur. Certaines "croix des batailles" se souviennent seules, et confusément, d'un conflit (voir Marbotte).

7 - Les croix de jubilé
Dans la tradition catholique, le jubilé est un grand événement religieux. C'est l'année de la rémission des péchés et des peines, c'est l'année de la réconciliation entre les adversaires, de la conversion et de la pénitence (Voir article dans ce sens, jubilés de l'église catholique).
Le 1er jubilé ordinaire fût convoqué en 1300. En 1825 et 1875, nombreuses croix furent érigées en Meuse. En 1826 à Marbotte et à Sorcy St Martin. 1876 à St Aubin (voir tableau des différents jubilés)
En 2000, une croix de jubilé a été restaurée et bénie par le père Jean Mangin, curé de Commercy à l'occasion du 26ème jubilé.

 

 

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