Croix de la paroisse Charles de Foucauld du Pays de Commercy
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Origine des croix

Les débuts du christianisme.
Dans l'antiquité, chez les juifs ou chez les paiens, la crucifixion était un châtiment d'infamie réservé aux esclaves, aux voleurs, aux criminels. Les condamnés mouraient asphyxiés après
plusieurs heures d'agonie. Il étaient exposés sur un gibet avec le motif du châtiment, sur des lieux passagers. Ils étaient l'objet d'insultes et de sévices de la part de la foule. A l'origine du christianisme, la croix était donc un sujet de railleries et de haine. Les premiers chrétiens n'utilisaient pas la croix comme signe de ralliement : mais des symboles rappelant le Christ : le pélican, le poisson(ichtus), ou l'alpha et l'oméga(1ère et dernière lettres de l'alphabet grec). “je suis le commencement et la fin” avait dit le christ.
Au 4ème siècle, apparaît le monogramme du christ X et P(grecs) superposés. La croix était symbolisée par un timon d'attelage ou une ancre de marine ou le T (Tau grec)


Ichtus : le poisson
ou :Jésus Christos Théos (h)uios Soter : Jésus-Christ le sauveur et le fils de Dieu
Les 1ères représentations de croix :
En 312, l'empereur romain Constantin prit un édit de reconnaissance suite à la découverte de la vraie croix par sa mère Ste Hélène au lieu du Golgotha à Jérusalem. Les premiers chrétiens influencés sans doute par les juifs ne font aucune représentation de Dieu. Chez les grecs et les romains pourtant, les divinités sont peintes et sculptées.
L'apparition des 1ères croix.
Au 6ème siècle seulement, la croix apparaît dans un lieu de culte devant les fidèles. Au 7ème et 8ème siècle, c'est en Irlande que les premières croix sont érigées.

Au Moyen-Âge, elles sont placées au sommet des édifices religieux en pierre ou en métal. A l'intérieur, elles étaient peintes. (croix de consécration). A partir du 11 ème siècle, on élève des croix à l'entrée des villes et des villages, à la croisée des chemins, sur les places, dans les cimetières. En France, il n'existe aucune croix antérieure au 13 ème siècle.
En Lorraine, les croix antérieures à 1648 sont rares, la guerre de Trente ans (1618-1648) ayant détruit énormément de villages et bourgs (ex : Fortbeauvoisin près de Boncourt) et le bois était bon marché à cette époque :ceci explique peut être cela. Au croix en bois ont succédé des monuments de pierre, oeuvres de tailleurs de pierre de la région. Ces artisans ont pu, grâce aux libéralités d'un propriétaire aisé, assurer une meilleure longivité à ces témoins de la piété des campagnes.

A cette époque, la représentation du Christ va progressivement correspondre à la réalité théologique du Christ mort sur la croix. Les Christs romans obéissent à un canon relativement strict : bras horizontaux, tête modérément penchée, cheveux longs retombant sur les épaules. Les pieds sont séparés et le perizonium (ou "jupon"), souvent doté d'une ceinture axiale, descend jusqu'aux genoux.
Les croix de chemins, en revanche, parce qu'elles sont en pierre, ne peuvent intégralement correspondre à ce modèle. Les cheveux, notamment, sont souvent supprimés.
( source : cantalcroix.free.fr )

 

De la révolution aux 2 guerres mondiales.
Pour marquer l'avènement d'un ordre nouveau, les révolutionnaires entreprirent une destruction systématique de ces témoins de l'ordre ancien (voir Euville). Parfois, certains symboles religieux subsistèrent, par exemple les croix se dressant à l'emplacement «des champs de pestiférés ». Elles devaient garder la mémoire de tous ceux que les grandes épidémies avaient fauchés au cours des siècles. (J Paul Aube revue villages lorrains). A partir de 1801 et la signature du concordat, on répare et reléve les monuments. Sous le régime de la restauration vers 1825, 1826, de nombreuses croix de missions furent érigées(voir ce terme). Efforts de rechristianisation du clergé. Pendant les guerres, on trouve des croix rappelant les combats à Marbotte à Apremont bien sûr mais aussi à Loupmont : avion s'étant écrasé
Définition des croix ou calvaire :
Le mot calvaire vient du latin calvarium-calva (crâne chauve) : traduction de l'hébreu Golgotha, colline près de Jérusalem où fut plantée la croix du Christ. En Bretagne, les calvaires deviennent des monuments importants du 15 ème au 17 ème siècle, comprenant un massif en maçonnerie sculpté portant un autel, le tout surmonté de 3 croix et de personnages ayant participé à la vie de Jésus, à sa passion( la vierge, Saint Jean (comme à Apremont), des femmes, des soldats). Le calvaire est plus massif que la croix et comporte davantage de personnages.
Orientation des croix :
Les croix sont orientées souvent vers l'est, c'est à dire que le Christ (lorsqu'il y en a un) regarde l'ouest et que le passant a les yeux tournés vers l'est, vers Jérusalem. Ce qui explique le positionnement, quelquefois apparemment étrange par rapport à une voirie.
Datation des croix :
Lorsqu'une croix ne comporte aucune date sur le piédestal ou le fût, il faut être très prudent pour la situer dans le temps (entre le 16 ème et le 19 ème). Les bâtisseurs reprennent par exemple le style d'une époque précédente. Au 18 ème, ils reprennent les formes du 16ème pour le fût notamment. Au 19ème, époque romantique, le gothique redevient à la mode. On peut trouver des calvaires flamboyants du 14 ème et 15ème. Au 19ème, beaucoup de calvaires détruits à la révolution ont été remontés. La date qui figure sur le piédestal ne correspond pas toujours au reste de la croix qui est plus récent. La plus ancienne de notre secteur date de 1595 à Frémeréville.
Les menaces sur les croix :
Menaces traditionnelles par les affres du temps : dilatation des joints, éclatement de la pierre mais aussi manque d'entretien (ronces, arbustes).
Menaces nouvelles : les remembrements : on déplace (voir à Aulnois) voire on supprime les croix.
L'élargissement des chemins et route : Ex à Chonville Rte de St Aubin (la croix Alizon).
Les vols ou appropriation : Croix sauvée par l'ancien maire de Ville Issey.
L'évolution des techniques : On veut restaurer des croix leur donner un coup de jeune : quoi de plus facile avec un « bon Karcher ». Or, l'eau détruit le calcin, cette fine couche protectrice de la pierre, indispensable pour sa bonne conservation. On supprime la patine des siècles. L'eau à haute pression altère les pierres tendres, émousse les reliefs, fait disparaître les inscriptions.

 

L'espoir : la restauration
Mention particulière à Frémeréville, Corniéville, Laneuville au rupt, Euville (tombes de curés). Puisse ce site encourager les initiatives des municipalités.

La protection : le classement au titre des monuments historiques est rare, 5 croix ou calvaires en Meuse. Voir la réponse ministérielle à cette question

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