Notre-Dame
de Breuil (Paroisse de Commercy) (1)

Le prieuré Notre-Dame de Breuil, fut fondé près de Commercy, au
11eme siècle, d'abord pour des religieuses, puis pour des Bénédictins,
sortis de l'abbaye de Molesme.
Au-dessus du portail principal de leur église, ces derniers placèrent
une statue que certains identifient avec celle qu'on honore aujourd'hui
sous le vocable de "Notre-Dame de Breuil". Quoi qu'il
en soit, cette image de la Vierge protectrice fut surtout vénérée
à partir du 17e siècle (serait-ce la date de la statue ?) époque
où les moines lui attribuèrent la conser-vation de leur maison,
très menacée durant les troubles de la guerre de Trente Ans et de
la Fronde. D'ailleurs, le prieur Dom J. B. Picard , (1672-1684)
atteste alors que la Vierge de Breuil était regardée, de temps immémorial,
comme miraculeuse. Aussi, en 1753, lors de la réfection du portail
de l'église prieurale, fut-elle transférée à l'intérieur de l'édifice,
où une chapelle spéciale lui fut érigée (1757) à droite de la porte
d'entrée. Elle y fut maintenue même en 1791, lorsque la Révolution
eut supprimé le monastère, dont l'église fut conservée provisoirement
comme paroissiale, pour le faubourg de Breuil. Mais, à l'époque
de la Terreur, la statue de Notre-Dame fut enlevée de son sanctuaire
et jetée dans un ruisseau voisin, d'où, d'après une tradition locale,
elle serait revenue reprendre sa place dans l'église. Quoi qu'il
en soit, elle fut ensuite cachée par une pieuse chrétienne, puis
transférée, lors du rétablissement du culte, dans l'église paroissiale
de Commercy.
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ND de Breuil, église de Commercy
Jusqu'en 1825, Notre-Dame de Breuil y fut honorée comme patronne
de la Congrégation des Enfants de Marie. A cette date, celles-ci
ne la trouvant plus sans doute assez moderne, l'antique Madone fut
reléguée à la sacristie. Mais, devant les protestations populaires,
elle fut ramenée dans l'église et placée, d'abord au-dessus d'une
porte, puis dans un retable provenant de l'ancienne collégiale Saint-Nicolas.La
guerre de 1914-1918 allait réveiller la séculaire dévotion à l'égard
de Notre-Dame de Breuil. Au mois de septembre 1914, M. le chanoine
Houzelot, archiprêtre de Commercy, avec le consentement de la municipalité,
promit solennellement de faire porter la Madone en procession, à
travers les rues de la ville, si celle-ci était épargnée par la
guerre. Or Commercy, malgré la proximité- du front, fixé à quelques
lieues de là, au sud de Saint-Mihiel, échappa pendant quatre ans
aux destructions causées par les bombardements. Aussi, le 9 juin
1920, jour de la consécration de l'église paroissiale par Son Excellence
Mgr Ginisty, évêque de Verdun, le voeu de 1914 fut accompli au cours
d'une procession triomphale. De chaque côté de l'autel de Notre-Dame
de Breuil avaient été placés deux tableaux, dont l'un représente
spécialement le voeu de septembre 1914 et les personnalités qui
l'ont prononcé. En souvenir de la protection signalée de la Vierge,
une autre statue de Notre-Dame, bénissant Commercy, a été érigée
sur une hauteur, en bordure de la route de Void. Durant la guerre
de 1939-1940, l'image de Notre-Dame de Breuil fut mise en sûreté
dans un château de la Loire. Elle a été remplacée sur son autel
par une copie fidèle qui reçoit provisoirement les hommages des
fidèles.
(1) Abbé R. ADAM, Notice dans La Voix de Notre-Dame de Verdun (décembre
1937). — DUMONT, Histoire de Commercy, 3 vol.
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